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Exposition "ça sert d'os", Emulation, septembre 2012.

 

Les questions relatives à notre intimité physique et psychique, au corps, à l’altérité sont au centre des dessins, peintures et plus récemment des sculptures de Tatiana Klejniak.

Depuis quelques années déjà, elle dissèque, fragmente, démembre notre enveloppe charnelle dans cette volonté de mise à nu systématique…

Méthodique, elle se focalise sur le cœur, le cerveau, la bouche, les mains pour poursuivre jusqu’à l’os.

La série des dessins rouges présentés pour cette exposition témoigne de cette mise en danger, de cette tension où les mots calligraphiés au crayon tremblent dans une maladresse voulue qui contraste avec la sémantique.

Dans cette série, comme dans d’autres dessins ou peintures, elle oscille entre un lâcher prise et une maîtrise de la construction graphique.

Cette dualité existe depuis toujours dans son œuvre, elle participe de sa démarche plastique et de son honnêteté de ne pas cacher ses contradictions, ses doutes, mais plutôt d’en constituer l’essence même de son propos d’artiste.

Ainsi les sculptures et dessins choisis pour « ça sert d’os » démultiplient un morceau de notre corps qui devient symbolique car isolé du reste. Certes on peut voir dans cette silhouette noire un vêtement qui cache et dissimule, mais c’est aussi bien un fantôme sans tête et sans pied en lévitation ou une femme qui a perdu la tête.
Tatiana Klejniak n’impose pas une lecture univoque et la schématisation (souvent recherchée) du corps ouvre plusieurs champs d’appréhension… Elle raconte une histoire inlassablement, elle propose des morceaux d’un puzzle, des fragments d’un corps inconnu ou peut-être du sien mais qui trouve toujours écho dans notre chair.

 

Caroline Coste.

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